François Morel Je reprends certains de ses textes que je respecte à la lettre et d’autres un peu moins.» Repros CL Par Christelle LASAIRES, publié le 26 novembre 2018 à 9h49, modifié à11h53. François Morel est en duo avec Raymond Devos pendant trois soirs au théâtre dès mercredi. Les spectateurs vont beaucoup rire. Et douter aussi. Il fallait du courage ou de l’inconscience pour s’attaquer à l’impressionnant Raymond Devos, roi du paradoxe cocasse, disparu en 2006. François Morel, l’ex Deschiens de Canal +, humoriste et chroniqueur sur France Inter, le reconnaît lui-même. Mais il a réussi à faire revivre l’humour et l’imaginaire de son idole sur scène avec un pianiste lors d’un spectacle...I l fallait du courage ou de l’inconscience pour s’attaquer à l’impressionnant Raymond Devos, roi du paradoxe cocasse, disparu en 2006. François Morel, l’ex Deschiens de Canal +, humoriste et chroniqueur sur France Inter, le reconnaît lui-même. Mais il a réussi à faire revivre l’humour et l’imaginaire de son idole sur scène avec un pianiste lors d’un spectacle qu’il a intitulé J’ai des doutes». À voir mercredi 28, jeudi 29 et vendredi 30. Quelle est la place de Raymond Devos dans votre spectacle?Elle est essentielle. Je reprends certains de ses textes que je respecte à la lettre et d’autres un peu moins. Il est le point de départ. J’ai pris tellement de plaisir à faire une lecture qu’on m’avait demandée à l’occasion des 10 ans de sa mort, que j’ai voulu approfondir le sujet. Ce n’est pas une pièce de théâtre, mais un récital avec un pianiste. C’est un spectacle avec des numéros. On a chacun notre façon de faire rire. On improvise, mais on n’improvise pas quelle est la place de François Morel?Les gens qui ont vu le spectacle disent qu’il y a complètement Raymond Devos et complètement François Morel. Ceux qui me connaissent ne verront pas le contraire de ce que je fais. Ceux qui aiment Devos vont le reconnaître. Il y a un bon équilibre entre les que ses textes n’ont pas trop vieilli?Certains textes sont datés, mais le fond est toujours d’actualité. Comme pour Molière, certains détails ne sont plus de maintenant, mais les mouvements humains sont les avait un regard assez contemporain sur les sujets. S’il était vivant aujourd’hui, il parlerait d’internet, des réseaux sociaux, du portable… Il ne parlait pas de l’actualité immédiate. Il parlait de Dieu, de la mort, de ses inquiétudes de vivre, de ses doutes…Et vous, vous avez des doutes?J’en ai plein. Raconter l’humour de Devos ça m’angoisse. Mon travail est sous-tendu par le doute. Au moment de faire ce spectacle, je me suis dit “Qu’est-ce qui m’a pris de m’en prendre à un homme comme lui, irremplaçable?” Mais c’est le doute qui fait aussi avait des doutes. Il était angoissé par les choses existentielles, comme l’au-delà. Il avait envie de s’échapper de la violence de ce monde. Cela s’exprime dans tout ce qu’il si cela vous angoisse, vous êtes-vous attaqué à ce monstre de la scène comique?Le seul avantage que j’ai sur lui, c’est que je suis vivant. Si on veut que ses textes soient dits sur scène, il faut que quelqu’un de vivant les fasse entendre, même si c’est d’une autre votre première rencontre avec allé le voir sur scène à Caen. Puis j’avais remarqué qu’on ne contrôlait plus les entrées après l’entracte. Alors je suis revenu voir trois fois sa deuxième partie. J’étais emballé par sa présence sur scène. Il ne faisait pas que des jeux de mots. Il nous emmenait dans son imaginaire en utilisant tous les plaisirs du théâtre le mime, le jonglage, la musique…Il y a un entracte pendant votre spectacle?Malheureusement non. Ça ne se fait plus trop. Les gens devront venir dès le allez passer deux jours à Angoulême. Quel est votre programme?J’ai prévu d’aller voir le club de théâtre du lycée Saint-Paul, comme je l’avais fait la dernière fois que je suis venu à Angoulême au mois de mars dernier, NDLR. Puis j’irai flâner au musée de la BD et j’achèterai comme d’habitude mon foie gras au marché des Halles. Je serai un peu en mode vacances.J’ai des doutes», au théâtre mercredi 28 novembre et vendredi 30 à 20 h 30 et jeudi 29 à 19 h 30. Tarifs 34 et 28 €. Tél. 05 45 38 61 61.